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Les futurs possibles: le potentiel des approches alternatives et des nouveaux mouvements sociaux.

Raymond Becker – Cercle de Réflexion et d’Initiative Vivi Hommel asbl

Konferenzzyklus „Armes Luxemburg?“

5.1.2012

„Les futurs possibles: le potentiel des approches alternatives et des nouveaux mouvements sociaux“.

Je voudrais bien au début de mes réflexions citer Dom Hélder Câmara: «J’aime bien redire: quand on rêve seul, ce n’est encore qu’un rêve, quand on rêve à plusieurs, c’est déjà la réalité. L’utopie partagée est le ressort de l’histoire».

D’abord il faut préciser pourquoi il y a lieu de discuter d’approches alternatives.

Crise, partout on parle de crise: climat, déforestation, démocratie, insécurité alimentaire, réfugiés et droit d’asile, domaine sociale, énergie primaire, couche d’ozone, eau potable, désertification, océans, déchets, chômage, biodiversité, pollutions chimiques, agriculture-industriel, droits de l’homme et ainsi de suite.

Non, je n’oublie point la grande crise économique et financière qui nous guette depuis quelques années et qui est issue du même système que toutes les autres crises citées.

Le journaliste français Hervé Kempf fait deux constats:

  • La situation écologique de la planète s’empire à une allure inquiétante. Les efforts de millions de citoyens du monde conscients du drame mais trop peu nombreux ne parviennent pas à freiner cette évolution;

Premier constat de Kempf, on ne changera pas le monde en remplaçant simplement nos ampoules et en mangeant bio.

Afin de bien nous comprendre: Je suis tout à fait en faveur de ces actions individuelles. Mais l’idéal serait évidemment que toutes ces bonnes volontés individuelles se conjuguent en une force collective qui pèserait d’autant plus lourd.

  • Le système social qui régit actuellement la société humaine, le capitalisme néolibéral, est aveugle face aux changements qu’il est indispensable d’opérer, si l’on veut conserver sa dignité à l’existence humaine.

Ce deuxième constat de Kempf touche le fond du problème.

Soyons très clair, cette crise financière et économique découle d’une évolution malsaine du système capitaliste des 30 dernières années: augmentation énorme de la puissance du système bancaire et du système financier d’une part et augmentation considérable des inégalités partout dans le monde d’autre part.

Regardons les réalités: Notre démocratie est malade. Elle est influencée par les puissances financières, par le rôle important de l’argent. La voix du peuple n’est plus entendue. Voyons la Grèce ou l’Italie et demain …. Ce sont les agences de notations financières qui font basculer un gouvernement et qui pressent la politique de mettre en place des gouvernements d’experts prônant une politique néolibérale. Le peuple n’a plus rien à dire, le peuple doit payer les frais du désastre qui est la conséquence de la libéralisation financière et d’un scandaleux partage des richesses.

Le capitalisme dit «à visage humain» des années 60, donc cette économie du marché à caractère sociale, a déraillé avec la logique de la politique du néolibéralisme dans les années 80. Cette logique consiste à imposer la rationalité des marchés mondiaux et des capitaux, à l’économie mondiale et à chacune des sociétés, comme le décrit l’économiste Gustave Massiah.

Permettez-moi de reprendre une réflexion de l’hebdomadaire français «Marianne». Au début du XXIe siècle, on est très proches du tableau dressé dans la deuxième moitié du XIXe siècle par Karl Marx. On n’a jamais vu une telle concentration d’entreprises: une poignée de grands constructeurs automobiles, une poignée de pétroliers ou de géants dans la chimie, deux douzaine de grandes banques, trois agences de notation, quatre monstres du numériques etc. C’est une sorte de gouvernement qui régit les affaires du monde.

Ironie de la situation: Marx ne pouvait pas imaginer que notre système économique profite énormément du ralliement des communistes chinois, offrant tout, mais vraiment tout aux délocalisateurs à la recherche du superprofit.

Notre système a pu se maintenir en faisant croire qu’une économie saine a besoin d’une croissance continue de la production matérielle et de la consommation.

Mais à cause de ce système de croissance, basé principalement sur l’illusion d’une énergie abondante, peu chère et non génératrice de tensions politiques, l’activité humaine est devenue extrêmement destructrice de l’environnement.

Regardons le «Footprint écologique» du monde: Aujourd’hui, l’Humanité utilise l’équivalent de 1,4 planète chaque année. Cela signifie que la Terre a besoin d’un an et quatre mois pour régénérer ce que l’humanité utilise en une année.

Des scénarios modérés des Nations Unies suggèrent que si la consommation et les tendances actuelles d’évolution de la population continuent ainsi, nous aurons besoin de deux planètes pour subvenir à nos besoins en 2050.

Mais n’oublions pas: Si le monde entier vivait au même rythme de consommation que les pays industrialisés, nous aurions besoin dès aujourd’hui de 3 planètes.

Le «Earth Overshoot Day» indique le jour de l’année à partir duquel l’humanité commence à vivre au-dessus de ses moyens écologiques. Au-delà de cette date, nous entrons dans ce qu’il convient d’appeler un bilan déficitaire sur le plan écologique, c’est-à-dire que nous utilisons les ressources à un rythme supérieur à ce que la planète peut régénérer en une année.

L’humanité est entrée en dépassement écologique pour la première fois en 1987, plus précisément le 19 décembre. Avant cette date, la population mondiale consommait des ressources et émettait du CO2 à un rythme acceptable avec ce que la planète pouvait produire et absorber.

En 1995 cette journée tombait au 21 novembre, en 2006 le 9 octobre, en 2010 le 21 août et crise oblige en 2011 le 27 septembre.

En 2011 l’humanité a donc consommé jusqu’en septembre toutes les ressources naturelles que la terre peut produire en un an. 9 mois auront été suffisants pour que les habitants de la planète épuisent les ressources disponibles. A partir du 27 septembre nous étions dans un déficit écologique.

En marge des récentes négociations climatiques à Durban, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a publié le constat que les 13 années les plus chaudes qu’a connues la planète, sont toutes concentrées sur les quinze dernières années, donc entre 1997 et 2011. Michel Jarreau secrétaire générale de l’OMM précise: «Notre science est fiable et démontre sans ambiguïté que le climat mondial se réchauffe et que ce réchauffement est dû aux activités humaines.»

Evo Morales a parfaitement raison quand il constate amèrement: «Le monde souffre d’une fièvre provoquée par le changement climatique et la maladie est le modèle capitaliste de développement».

Après Stockholm et Cancun, le résultat de Durban est de nouveau très, mais vraiment très modeste. Une sorte de feuille de route englobant tous les pays a été formulée. L’Europe accepte de prolonger le protocole de Kyoto. D’ici à 2015, les autres grands émetteurs de gaz à effet de serre s’engagent à établir un nouvel accord qui entrera en vigueur en 2020 et ne sera pas juridiquement contraignant. Rien de spectaculaire donc. Au contraire des formulations diplomatiques qui me rappellent le fameux fromage suisse a trous l’Emmentaler.

Et comme comble: Quelques heures après la conférence, le gouvernement du Canada décide de sortir du protocole de Kyoto, afin de ne pas devoir payer des pénalités entre 7,6 et 13,8 milliards € pour non respect aux engagements pris. Ironie de l’histoire, le Canada était le premier pays qui a signé ce protocole, c’est malheureusement aussi le premier pays qui quitte «Kyoto».

Le Canada demeurera-t-il un cas isolé ou assisterons-nous au fameux «effet domino», qui pourrait, dans le pire des cas, sonner le glas du Protocole de Kyoto sans pour autant déboucher dans l’immédiat sur une fameuse «solution de rechange» décidée à Durban.

La société civile n’a plus besoin de gouvernements qui préfèrent protéger les pollueurs plutôt que les populations.

Les lobbys veulent semer le doute, nous faire croire que le climat c’est finalement un truc pour écolos hystériques ou rêveurs. Non, le climat est un dossier qui mérite toute notre attention si nous voulons sortir de la crise et garantir à nos enfants un avenir meilleur.

Que faire alors?

Personnellement je plaide pour 4 pistes:

Pour citer Stéphane Hessel, la première piste: Il faut s’indigner!

Il faut s’indigner et en finir avec l’économie de marché capitaliste, il faut opter pour une économie de marché sociale et écologiste. Aujourd’hui l’homme est au service de l’économie, demain il nous faut une économie au service de l’homme.

Il faut s’indigner et sortir de ce modèle individualiste, de cette culture qui prône le propre intérêt, qui prêche la compétition au détriment d’une population toujours croissante qui vit dans une misère indescriptible, qui propage la croissance à outrance au détriment de notre environnement naturel.

Il faut s’indigner et retrouver les valeurs du bien commun, de la solidarité, de la coopération, des biens publics.

Il faut s’indigner et réguler sévèrement la finance. Les politiques doivent reprendre le pouvoir sur les marchés financiers. On ne veut plus que des agences de notation américaines fassent la pluie et le beau temps sur les marchés financiers et les états. On ne veut plus des menaces que les banquiers et les agences de notation publient par simple communiqué et qui font à chaque fois trembler la classe politique. On ne veut plus de ceux qui veulent faire beaucoup d’argent en peu de temps au détriment d’autrui.

Il faut s’indigner parce qu’il est inadmissible qu’un milliard de personnes soient en permanence gravement sous-alimentés parce que d’autres profitent de la spéculation boursière sur les aliments de base (riz, maïs, blé). Depuis le crash financier de 2008, les fonds souverains, «les hedge funds» et les grandes banques se rabattent sur les bourses des matières agricoles et font flamber les prix. Un enfant de moins de 10 ans meurt de faim toute les 5 secondes. Durant mon exposé de disons vingt minutes se sont 240 enfants. C’est scandaleux.

Citons Jean-Jacques Rousseau: «Entre le faible et le fort, c’est la liberté qui opprime et la loi qui libère». Où est la politique pour faire des lois contraignantes pour empêcher ces montres de commettre ce crime contre l’humanité?

On a vu «los indignados» remplir la place de la Puerta del Sol à Madrid en mai dernier pour protester contre les retombées de la crise économique et le chômage; depuis le 17 septembre, des manifestations ont eu lieu à New York, puis dans d’autres villes aux États-Unis, au Canada et en Europe, dans un mouvement baptisé «Occupy».

Très actif sur les réseaux sociaux, le mouvement s’inspire du printemps arabe, en particulier des révolutions tunisienne et égyptienne. Les demandes des manifestants ne sont pas toujours claires; dans certains cas, elles semblent carrément incohérentes ou absurdes. Mais le mouvement reflète la frustration croissante des populations face à des systèmes économiques qui reposent sur la croissance constante et l’exploitation exponentielle de ressources limitées, des systèmes qui concentrent la richesse dans les mains d’un petit nombre d’individus alors que tant de gens sont dans la misère. Un des slogans du mouvement «Occupy» reflète parfaitement ce sentiment: «Ce que nous avons tous en commun, c’est que nous sommes les 99% qui ne tolèrent plus l’avidité et la corruption du 1% des restants.»

Ce lien commun est un début. Un début pour prendre conscience, pour discuter, pour agir.

Vous me dites oui mais, c’est impossible, les fameux marchés ne le permettrons jamais. Mais regardons ces descendants des Vikings ce peuple de 320.000 habitants, regardons l’Islande de plus près. Ce pays, ce peuple au bord du gouffre financier en 2008, vit un sursaut démocratique sans pareille. Sans vouloir entrer dans les détails, ce peuple a osé par Thor et Odin, de lâcher les banques privées pour sortir de la crise. Ce peuple a montré qu’il est possible d’échapper aux lois du capitalisme et de prendre son destin en main.

Pourquoi croyez-vous qu’on nous parle si peu de l’Islande, pourquoi croyez-vous que le «mainstream» des médias ne s’intéresse guère à ce qui se passe dans ce pays et préfère nous noyer d’informations des «Sachs et Lehman-Boys» qui sont en train de «sauver» notre «vie économique» au sein de la Banque centrale européenne, en Italie, Grèce, Espagne et demain je ne sais où?

Souvenons-nous de la faillite pure et simple de l’Argentine il y a dix ans. En rompant avec le Fonds Monétaire International et la politique néolibérale, en refusant de rembourser ses dettes, le pays a retrouvé une certaine prospérité. Le credo: La redistribution des biens.

Relisons ce formidable éditorial du Monde diplomatique en décembre 1997 intitulé «Désarmer les marchés». Ignacio Ramonet constate que la Mondialisation financière s’est créé son propre État, avec ses appareils, ses réseaux d’influence et ses moyens d’actions, mais que c’est un État complètement dégagé de toute société. La Mondialisation financière désorganise les économies nationales, méprise les principes démocratiques, presse les États à s’endetter, exige des entreprises qu’elles lui reversent des dividendes de plus en plus élevées et fait régner partout l’insécurité.

Ramonet veut rétablir un contrôle démocratique des marchés financiers et des leurs institutions. Il propose entre autre d’établir une taxe sur toutes les transactions financière, la taxe Tobin et, pour y contribuer, il suggère de mettre en place une organisation non gouvernementale, l’«Association pour la Taxation des Transactions financières pour l’Aide aux Citoyens (ATTAC)».

Et Ramonet conclut dans son éditorial plus actuel que jamais: «En liaison avec les syndicats et les associations à finalité culturelle, sociale ou écologique, elle pourrait agir comme un formidable groupe de pression civique auprès des gouvernements pour les pousser à réclamer, enfin, la mise en œuvre effective de cet impôt mondial de solidarité.»

Si nous ne voulons pas que notre société devienne de plus en plus pauvre au niveau du social ou au niveau de la solidarité, la société civile doit s’engager dans ce mouvement prôné par Ramonet.

C’est la deuxième piste: Il faut prendre conscience et s’engager!

J’ai dit qu’il fallait d’urgence s’occuper du dossier climat et de la crise financière. Il faut aussi et surtout lier les problèmes de la pauvreté, du chômage, de la sécurité énergétique aux politiques climatiques. Beaucoup d’acteurs économiques et sociaux se laissent mobiliser autour de cet enjeu capital.

Prenons par exemple ces entreprises citoyennes qui s’engagent au sein du Pacte Mondial des Nations Unies. Avec la signature de ce Pacte elles s’engagent à respecter des principes universellement reconnus touchant les droits de l’homme, les normes de travail, l’environnement et la lutte contre la corruption.

La prochaine Conférence de l’ONU sur le développement durable, organisée en juin 2012 à Rio de Janeiro, au Brésil, représentera pour la communauté internationale «une opportunité historique», permettant de définir «des voies plus sûres» pour s’acheminer «vers un monde plus propre, plus écologique et plus prospère pour tous». Tels sont les propos des représentants des Nations Unies.

Et de poursuivre: «Rio 2012 sera l’un des événements les plus importants de la décennie à venir. C’est une réponse au difficile réveil intervenu en 2008. D’abord les crises alimentaire et énergétique, puis la crise financière, avant la récession mondiale prolongée et la montée des tensions sociales».

Pour préparer cette conférence, les Nations Unies ont publié un rapport intitulé «Vers une économie verte: Pour un développement durable et une éradication de la pauvreté». Ce rapport résulte d’enquêtes mondiales par des centaines d’experts. Il prône la transition vers un avenir vert, sobre en carbone, économe en ressources et socialement inclusif. Pour atteindre cet objectif, le rapport retient qu’il faut entre autre injecter annuellement pendant 40 ans, 2% du PIB mondial dans dix grands secteurs pour commencer à se départir de l’actuelle économie polluante et inefficace, au profit d’une nouvelle économie verte. Ces dix secteurs clés sont l’agriculture, la pêche, le bâtiment, la foresterie, le tourisme, l’eau, la gestion des déchets, l’industrie manufacturière, le transport et l’énergie.

Pour les experts des Nations Unies, cette transition autoriserait une croissance de l’économie mondiale à un rythme identique, si ce n’est supérieur aux prévisions établies sur la base des modèles économiques actuels. Mais ceci sans générer les risques, chocs, pénuries et crises traditionnellement inhérents à notre économie actuelle dite brune, avide de ressources et de carbone.

Rien qu’un plan idyllique sur le papier? Il y a déjà des lobbies qui parlent de fantasmes, qui veulent nous faire croire qu’il est impossible de réaliser une telle transformation etc.

Mais regardons un peu des économistes comme Stiglitz, Krugman ou Aglietta. Ils ont montré la voie de réformes possibles, sans remettre en cause la base de l’économie du marché.

Notre fétiche, le Produit Intérieur Brut, est de plus en plus contesté. Il nous faut une autre approche face à la richesse, au bien-être, il faut valoriser l’écologie. Un PIB vert serait une voie envisageable. Il s’agit de corriger notre PIB classique en fonction des coûts environnementaux qui sont consommation de ressources naturelles et pollution. Il nous faut taxer moins dont on a le plus besoin et taxer plus ce dont on veut le moins. Il nous faut des impôts écologiques.

Autre idée intéressante qui nous vient du Québec, le Produit Intérieur Doux. Il s’agit d’une approche qui tient compte de l’importance d’activités non marchandes, notamment domestiques et bénévoles.

C’est ma troisième piste: Il y a des alternatives plus que valables, il faut les propager!

Il faut s’engager dans l’économie solidaire, dans ce secteur qui est différent de l’entreprise privée et du service public. Cette économie solidaire regroupe en gros l’immense réseau des services de proximité, comme les services collectifs ou les services à la personne et à ne pas oublier la protection de l’environnement dont l’utilité sociale est évidente.

Il nous faut populariser l’idée de la «Régie de quartier». Une telle initiative regroupe collectivités locales, logeurs sociaux et habitants d’un quartier. Ensemble, ils interviennent dans la gestion de leur quartier, de cet espace géographique et social sur lequel ils agissent.

La mission technique d’un tel groupement est simple : embellir le quartier et veiller sur son développement. Sa mission sociale est beaucoup plus vaste et plus importante à mes yeux. Il s’agit d’améliorer les relations humaines, de favoriser l’insertion sociale et professionnelle d’habitants en difficulté, de créer de nouveaux services, etc. Il s’agit surtout de construire une citoyenneté active en suscitant l’implication et la responsabilisation des habitants.

Si je dis économie solidaire, je pense aussi aux mouvements mutualistes et coopératifs qu’il faut soutenir et revitaliser. La mise en commun des moyens pour le bien commun et non en vue du profit individuel est une démarche à suivre, résolument! Il faut profiter de cette année 2012 qui a été proclamée année internationale des coopératives par l’ONU.

Il faut populariser les débats et les projets du vaste mouvement du Forum social mondial (première réunion en 2001 à Porto Alegre) qui se présente comme alternative sociale au Forum économique mondial de Davos.

Vous me dites oui Porto Alegre, mais….

Il n’y a pas de mais …. Aubagne petite ville entre Marseille et Aix-en-Provence, cité de Pagnol, avec ses 47.000 habitants, a organisé en octobre dernier un remarquable cycle de conférences intitulé «2011, Aubagne à l’heure du monde». Le maire d’Aubange Daniel Fontaine croit comme il le dit « à la supériorité de la réponse pensée collectivement » et veut instaurer des pratiques concrètes d’émancipation et de participation démocratique.

C’est ma quatrième piste: Il nous faut des citoyens, des militants responsables, avertis et engagés!

Les mouvements sociaux, écologiques, tiers-mondistes, indignés, occupy, solidaires etc. ont un rôle extrêmement important à jouer dans l’évolution future de notre société:

1. Parler vrai, afin que les citoyens réalisent ce qui se passe et ce qui va mal dans notre société et qu’ils s’indignent en connaissance de cause.

2. Offrir aux citoyens des possibilités concrètes de s’engager quotidiennement au niveau communal et régional en se servant entre autre des médias sociaux d’une manière intelligente.

3. Créer des plates-formes communes autour des «Millennium Development Goals» et des idées du processus de «Rio» afin de proposer des activités alternatives.

4. Prendre toujours conscience qu’un citoyen engagé a besoin de mouvements sociaux dynamiques.

Je dois ces réflexions aux inspirations de Hervé Kempf, Jean Ziegler, Susan George, Gustave Massiah, Stéphane Hessel et Edgar Morin, aux discussions avec mon épouse Françoise Kuffer.

Geplante Aktivitäten 2012

Februar: Treffen mit Vertretern aus verschiedenen Gemeinden zum Thema „Millenium Development Goals“.

März/April: Jahresversammlung

21. September: Verleihung des „Vivi-Hommel-Preises“

Oktober: Mit der Klaus-Jensen-Stiftung gemeinsame Fachtagung zum Thema Cyber-Mobbing

Oktober: Teilnahme am internationalen „Stand-up against Poverty Day“

Details folgen.

Die Bausteine der Zukunft: ‚Langsamer, weniger, besser, schöner‘

Françoise Kuffer –  Raymond Becker

Artikel im Rahmen der Ausstellung „Armes Luxemburg?“ 

 http://www.musee-hist.lu/de/Armes+Luxemburg+_-p-321490.html

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‚Wir halten diese Wahrheiten für ausgemacht, daß alle Menschen gleich erschaffen worden, daß sie von ihrem Schöpfer mit gewissen unveräußerlichen Rechten begabt worden, worunter sind Leben, Freyheit und das Bestreben nach Glückseligkeit. (…) daß sobald eine Regierungsform diesen Endzwecken verderblich wird, es das Recht des Volkes ist, sie zu verändern oder abzuschaffen (…).’

Auszug aus der ersten deutschen Übersetzung der amerikanischen Unabhängigkeitserklärung vom 4. Juli 1776.

Der Schweizer Soziologe Jean Ziegler weist zu Recht auf diesen revolutionären Text hin und unterstreicht, dass die Formulierungen stark vom Philosophen Jean-Jacques Rousseau geprägt wurden. Im Gesellschaftsvertrag aus dem Jahre 1762, schreibt Rousseau: ‚Das persönliche Glück ist das erste Lebensziel aller Menschen. (…) Die einzige Instanz, die es zu beachten gilt, ist die himmlische, unsterbliche Stimme des eigenen Gewissens.’

Die in der Philosophie immer wieder gestellte Frage nach dem Glück, eine uralte Menschheitsfrage also, hat an Brisanz und Aktualität nichts eingebüßt.

Wie steht es also mit dem „Streben nach Glückseligkeit“ in unseren industrialisierten Ländern? Macht unser Reichtum wirklich glücklich oder verarmen wir nicht auch auf bestimmte Weise kulturell, emotional, geistig in einer auf Massenkonsum, Egoismus und Spaß ausgerichteten Gesellschaft? Was sagt uns die von Rousseau erwähnte „einzige Instanz“, die es in diesem Streben zu beachten gilt? Wie steht es mit dem „Bestreben nach Glückseligkeit“ als einem „unveräußerlichen Recht“ aller Menschen, also auch der untersten Milliarde Menschen, die total chancenlos dahinvegetieren? Kann man überhaupt auf Kosten anderer seinen Reichtum erhalten und genießen? Darf man ein Wirtschaftssystem erhalten, das Armut schafft, ja, sich von Armut und Ausbeutung nährt?

Der Philosoph Charles Taylor nennt den Kapitalismus einen „faustischen Pakt“ und schreibt: ‚Ohne wirtschaftliche Entwicklung können wir nicht leben. Aber gleichzeitig droht die entfesselte Ökonomie, unsere ökologischen und kulturellen Grundlagen zu zerstören.’

Diesen Teufelspakt müssen wir brechen, wenn wir eine bessere Zukunft anstreben.

Macht Konsum glücklich?

Der Konsummotor in den industrialisierten Ländern brummt wieder, mit Wohlwollen beäugt man die Steigerungen an den Börsen, die weihnachtlichen Umsätze schnellten 2010 in überraschende Höhen. So hat die Prüfungs- und Beratungsgesellschaft Deloitte in ihrer jährlichen „Christmas Survey“-Umfrage errechnet, dass der Luxemburger im Durchschnitt 1.200 € für Weihnachtseinkäufe zur Verfügung hatte, ein absoluter Spitzenwert in den 19 Ländern, die an der Analyse teilnahmen.

Wie hierzulande wächst allenthalben wieder der Konsum. Die Wochenzeitung Der Spiegel titelte in seiner Ausgabe vom 13.12.2010, dass wir einer Art „Weltreligion Shoppen“ fröhnen. Die Wochenzeitschrift macht in diesem Zusammenhang einen interessanten Vergleich: Mekka zog im Jahre 2010 etwa 12 Millionen Pilger an – an die 7 Millionen Shopping-Touristen gab es allein in Dubai. Die Autoren Martin U. Müller und Thomas Turma bringen es zugespitzt auf den Punkt indem sie argumentieren: ‚Konsum ist fast schon eine Weltreligion geworden. Der – man kann sagen – „Shoppismus“ liefert für jeden Geschmack und jeden Lebensentwurf die adäquaten Altäre und Heiligtümer. Er eint, er verspricht schnelle und schlichte Belohnungen. Und letztlich schafft er sogar Identität: Bin ich Mercedes oder BMW, Aldi oder Lidl, Gucci oder Prada, Puma oder Adidas, Tchibo oder Starbucks, Zegna oder Hugo Boss?’

Die Autoren übertreiben keineswegs mit ihrem Vergleich zu den Altären und Heiligtümern. Sie weisen aufgrund ihrer Recherchen eindeutig nach, dass bekannte Produkte die absolut gleichen Regionen des Hirns stimulieren wie religiöse Gefühle. Es wird gar noch unglaublicher, wenn man Folgendes bedenkt: Markenberater wie Martin Lindström stellen bei allen großen Weltreligionen gleiche Säulen fest, auf denen das Glaubensbekenntnis fußt: Geheimnisse, Symbole, Rituale, die Gemeinschaft oder Visionen. Für Lindström sind dies alles Elemente, die auch in der Vermarktung eines Produktes eine wesentliche Rolle spielen.

Die Werbung scheint uns demnach so zu manipulieren, dass wir im Konsum Religionsersatz, Identität und Glückseligkeit suchen. Aber was ist das für eine „Glückseligkeit“, die wir im Massenkonsum suchen und vielleicht auch finden? Ist das unser ganzer Reichtum?

Ein „Wachstumsbeschleunigungsgesetz“

Der amerikanische Präsident George W. Bush brachte eine gefährliche Denkweise auf den Punkt, als er bei seinem Nein zum Kyoto-Klimaprotokoll erklärte: ‚Unsere Ablehnung beruht auf dem gesunden Menschenverstand, der uns sagt, dass dauerhaftes Wachstum der Schlüssel zum Fortschritt auch in Umweltfragen ist.’ Das verbindliche Abkommen, das von 2005 bis 2012 in Kraft ist, regelt erstmals völkerrechtlich verbindliche Zielwerte für den Ausstoß von Treibhausgasen in den Industrieländern. Für Bush und seine Adepten ein unerhörter Eingriff in die Logik der sogenannten freien Marktwirtschaft, ein Eingriff in das Selbstverständnis unseres heutigen Wirtschaftssystems.

Als Mainstream in der heutigen Politik gilt Wachstum als der Schlüssel zu allem. In Deutschland beispielsweise propagierte man allen Ernstes ein „Wachstumsbeschleunigungsgesetz“ mit knapp bemessenen Komponenten für die Ökologie. Hauptsache Wachstum! Hier denken Politiker so, wie es der Kabarettist Volker Pispers überspitzt formuliert: ‚Ein zu kühles Konsumklima ist für die Menschen sehr viel gefährlicher als ein zu heißes Wetter oder Weltklima. Wenn der Meeresspiegel steigt, ist das nur halb so schlimm, als wenn der Autoabsatz sinkt.’

Werbung treibt den Konsum an, starker Konsum bringt Wachstum, starkes Wachstum schafft Arbeitsplätze, Arbeitsplätze stehen für eine florierende Wirtschaft, wirtschaftliche Wachstumsraten garantieren Wohlstand, Wohlstand bringt Fortschritt, Fortschritt löst irgendwie alle anfallenden Probleme. Nur peinlich, dass genau dieses Denkschema uns in eine desolate Situation führte.

Es scheint so, dass unser Wirtschaftssystem den wohl radikalsten Weg des Konsumierens verfolgt, den der amerikanische Einzelhandelsanalyst Victor Lebow in einem Artikel Price Competition in 1955 formulierte: ‚unsere enorm produktive Ökonomie (…) verlangt [von uns], dass wir den Konsum zu unserem Lebensstil machen, dass wir den Kauf und Verbrauch von Gütern in ein Ritual verwandeln, dass wir unsere spirituelle Befriedung und unsere Selbstbestätigung im Konsum suchen (…) Wir müssen Dinge verbrauchen, verbrennen, abnutzen, ersetzen und ausrangieren und das in ständig steigendem Ausmaß.’

Für den amerikanischen Historikers Gary Cross ist der „Konsumismus“ der Sieger der ideologischen Kriege des 20. Jahrhunderts. In seinem Buch An all Consuming Century verfolgt er die These, dass es nicht so sehr der Kapitalismus und die Demokratie waren, die sich gegenüber dem Kommunismus durchsetzten, sondern ganz einfach die Möglichkeit des Massenkonsums in unserem Gesellschaftssystem.

Weg vom Fetisch blindes Wachstum!

Wenn der zitierte Rousseau Recht hat und das Streben nach Glück das Lebensziel aller Menschen ist, muss die Frage erlaubt sein, ob das von Wirtschaft und Politik immer wieder als oberstes Ziel dargestellte Wachstum uns tatsächlich glücklich macht. Ist dieses blinde Wachstum gleichbedeutend mit Fortschritt, Wohlstand oder gar Glückseligkeit?

Wir messen Wachstum bekanntlich am Bruttoinlandsprodukt (BIP). Das BIP ist nichts weiter als die Summe der Preise für alle Waren und Dienstleistungen innerhalb der Landesgrenzen. Ob wir nun Niedrigenergiehäuser bauen oder Autobahnen, ob wir Komasaufen oder danach unsere Leber- und Kreislaufschäden behandeln, es fließt Geld und wirkt sich positiv auf das Wachstum aus.

Wohlstand und Glück lassen sich schwer messen. Es ist sicher falsch, sie am blinden Wirtschaftswachstum messen zu wollen. Aber auch alternative Berechnungsmodelle des Wohlstandes stimmen darin überein, dass ‚die glücklichsten Menschen (dort) leben, wo es ihnen materiell gut geht’ (Fachmagazin Ökotest). Die zweite Feststellung des Fachmagazins ist allerdings interessanter und für manche sicher überraschend: ‚Ab einem gewissen materiellen Wohlstand macht Geld nicht glücklicher.’ Andersrum: Ab einem bestimmten Niveau hat wirtschaftliches Wachstum nichts mehr mit Wohlstand und Glückseligkeit zu tun.

Hier setzen die Thesen des Sozialwissenschaftlers Meinhard Miegel an, der nachweist, dass unser heutiges Wachstum den Wohlstand nicht mehrt, sondern auf teils dramatische Weise verzehrt. Wollen wir einen Rest unseres Wohlstandes behalten, müssen wir schnellstmöglich weg vom Wachstumsfetichismus.

Wachstum auf Kosten anderer und der Umwelt, Wachstum aufgebaut auf endlichen Ressourcen wie Öl, ist in der Tat zu einem gefährlichen Fetisch geworden.

Wachstum aufgebaut auf endlichen Ressourcen oder „Eine Entziehungskur für den Öl-Junkie“

Der Kanadier Jeff Rubin gilt zurzeit als einer der gefragtesten Wirtschaftsexperten. In seinem brillanten Buch Warum die Welt immer kleiner wird – Öl und das Ende der Globalisierung, rüttelt Rubin den Leser mit pointierten Realitäten wach. Mit entwaffnender Offenheit untermauert er die Thesen von der Endlichkeit der natürlichen Ressourcen und den Grenzen des Wachstums.

Warum können wir uns überhaupt schon zum Frühstück exotische Früchte gönnen, in Restaurants Shrimps aus Bangladesh schlemmen, mit dem Geländewagen mal kurz zum Bäcker fahren, uns immer billigere Computer leisten, mal kurz nach London oder Mailand zum Shoppen jetten oder zu Spottpreisen in entlegene Erdteile reisen?

Warum können wir mittlerweile auch im Hochsommer in überdeckten Hallen Skifahren? Schneekanonen machen alles möglich. Das Monatsmagazin Ökotest rechnete in seiner März-Ausgabe 2010 vor, dass die über 3.000 Schneekanonen in Europa in jedem Winter soviel Energie verbrauchen, wie eine Stadt mit 150.000 Einwohnern und soviel Wasser wir die Millionenstadt Hamburg in einem Jahr.

Zurück zu Rubin und der Frage, warum wir uns all diese „Freiheiten“ herausnehmen können: „Allein wegen dem billigen Öl!“

Die Abhängigkeit vom Erdöl treibt die Weltwirtschaft schon jetzt in einen Kreislauf immer wiederkehrender Rezessionen. Die Nachfrage nach dem „schwarzen Gold“ steigt, das Angebot nicht. Auch wenn konservative Ökonomen was anderes verkünden und Politiker dies mit kurzem Blick auf nächste Wahltermine nachplappern, der Kanadier ist unerbittlich: Es quillt immer weniger Öl aus der Erde und die Qualität wird immer schlechter. Die Kosten für die Verbraucher werden massiv steigen. Vieles von dem, was uns heute selbstverständlich erscheint, wird bei explodierenden Erdölkosten nicht mehr möglich sein.

Für den kanadischen Wirtschaftsjournalisten ist eines ganz klar: ‚Wir sollten nicht nur unsere Wirtschaft vom Öl abkoppeln, sondern auch unseren Lebensstil ändern, um ihn an eine Welt zunehmender Energieknappheit anzupassen. Das bedeutet, dass wir lernen müssen, weniger Energie zu verbrauchen. (…) Und es wäre nicht überraschend, wenn die sich abzeichnende neue kleinere Welt viel lebenswerter und erfreulicher wäre als die, die wir im Begriff sind, hinter uns zu lassen.’

Wir werden wohl in Zukunft weniger konsumieren können. Wer Glück und Reichtum allein über Konsum definiert, riskiert in dieser „neuen kleineren Welt“ arm dazustehen.

Wachstum auf Kosten der Umwelt oder ein Wirtschaftsmodell als „Selbstmordpakt“

Es gibt noch einen anderen, dramatischeren Grund, der uns zum Umdenken zwingt: Der Zustand unserer Umwelt, der Umwelt auch, die wir unseren Kindern hinterlassen werden.

UN-Generalsekretär Ban Ki Moon bezeichnete auf dem rezenten Weltwirtschaftsforum in Davos das aktuelle Wirtschaftsmodell in Bezug auf die Umwelt als „globalen Selbstmordpakt“. Wir müssen nachhaltiger wirtschaften, wir brauchen einen „Global Green New Deal“, einen ökologischen Umbau der Industriegesellschaft, wie ihn das United Nations Environment Programme (UNEP) vorschlägt. Warum?

Die NASA und die amerikanische Ozean-Atmosphärenbehörde sind in ihren Aussagen die globalen Wetterdaten betreffend unmissverständlich: 2010 war das wärmste und regenreichste Jahr seit Beginn der Wetteraufzeichnungen Mitte des 19. Jahrhunderts. Klimaforscher weisen nach, dass wir in den letzten hundert Jahren eine mittlere Temperaturerhöhung von 0,7 Grad Celsius zu verzeichnen hatten. Selbst wenn wir sofort einen totalen Emissionsstopp zu verzeichnen hätten, wird eine weitere Erwärmung von 0,6 Grad erfolgen. Als gefährliches Niveau für die Erde gilt eine Erwärmung um 2 Grad. Wenn wir aber so weitermachen wie bisher, wird die Temperatur in den nächsten hundert Jahren um weitere 5 Grad ansteigen. Wo liegt dann die Grenze der menschlichen Anpassungsfähigkeit? Was tun – wenn wir jetzt nichts tun – in einigen Jahrzehnten bei immer häufiger auftretenden Wetterextremen wie Kälte, Hitze, Regen, Dürre oder Sturm? Was tun – wenn wir jetzt nichts tun – mit den Millionen von Klimaflüchtlingen die wir dann weltweit haben werden? Die katastrophalen Überschwemmungen in Pakistan und Australien, die horrende Dürreperiode in Russland, sind nur ein paar Beispiele die zeigen, dass in einer sich erwärmenden Welt Klimaextreme häufiger und stärker auftreten. Es gibt nichts zu deuteln. Beim Thema Erderwärmung gibt es einen überwältigenden wissenschaftlichen Konsens: Der Mensch verursacht den starken Anstieg der globalen Erderwärmung.

Der Living Planet Report der Umweltstiftung World Wildlife Fund (WWF) war in seinem Bericht 2010 äußerst klar: ‚Die Menschheit lebt über ihre Verhältnisse. Wir verlangen mehr, als die Erde uns bieten kann.’ Wir überlasten massiv unsere dringend benötigten Ökosysteme, wir fügen unseren Langzeitsystemen wie Wäldern, Meeren oder Ackerböden schwere Schäden zu, wir sind verantwortlich für den Schwund von genetischer Vielfalt und biologischem Reichtum.

Das bekannte Netzwerk Global Footprint errechnet jedes Jahr den fiktiven Tag, an dem wir unser ökologisches Budget für das ganze Jahr konsumiert haben. Dieser „World Overshoot Day“ war 1987 am 19. Dezember, 1995 am 21. November, 2006 am 9. Oktober und 2010 bereits am 21. August. Das bedeutet, dass wir mehr Ökodienstleistungen – Wasser, Holz, Brennmaterial, frische Luft, Fische, Getreide usw. – verbrauchen, als die Natur bereitstellt und dass wir munter dabei sind, unser ökologisches Kapital und das ökologische Kapital unserer Kinder zu verbrauchen.

‚Um die Nachfrage nach Nahrung, Energieträgern und anderen natürlichen Rohstoffen zu decken, bräuchte man schon jetzt einen zweiten Planeten’, so die Experten der WWF in ihrem Living Planet Report.

Wachstum auf Kosten anderer oder „Denn wir wissen was wir tun.“

Unsere Weltordnung lässt alle 5 Sekunden ein Kind verhungern, alle 4 Minuten verliert ein Mensch das Augenlicht, weil er zu wenig Vitamin A bekommt, jeder 6. Mensch ist permanent schwerst unterernährt. Dabei hätte die heutige Weltlandwirtschaft die Möglichkeit, 12 Milliarden Menschen korrekt, also mit 2.700 Kalorien pro Erwachsenen/Tag zu ernähren. Der Schweizer Jean Ziegler spricht von einer „kannibalischen Weltordnung“, in der die multinationalen Konzerne die neuen Kolonialherren sind, brutaler noch als ihre Vorgänger zu Zeiten der französischen Revolution. Die meisten Politiker sind in seinen Augen nur die Handlanger dieser Konzerne und der Börsenspekulanten.

Die politisch Verantwortlichen der Euro-Zone haben in der Tat 2008 ohne Zögern einen Kreditrahmen von 1.700 Milliarden Euro zur Absicherung der Banken beschlossen und wenige Wochen später der Kürzung des Etats des UNO-Welternährungsprogramms von 4.100 Millionen Euro um 40% zugestimmt.

Ebenso macht der Weltverändererdenker der Wochenzeitschrift Die Zeit, der Philosoph Thomas Pogge eine unerbittliche, beschämende Rechnung: Mit der Hälfte des Geldes, das jüngst für die Rettung der Banken aufgebracht wurde, wäre der Hunger weltweit beseitigt. Für ihn sind wir ‚aktiv mitverantwortlich dafür, dass Armut fortbesteht, weil wir bei der Aufrechterhaltung von ungerechten Institutionen mitwirken, die vorhersehbar Armutsprobleme produzieren (…) Um ihre Gewinne zu maximieren, halten die nationalen und globalen Eliten Milliarden von Menschen in Armut und setzen sie Hunger und Infektionskrankheiten, Kinderarbeit und Prostitution, Menschenhandel und Tod aus.’

Immer wieder sieht sich die UNO-Behörde für Ernährung (FAO) veranlasst, die spekulativen Geschäfte mit Nahrungsmitteln anzuprangern. Immer noch und trotz der vielen Hungernden, werden Nahrungsmittel als Treibstoff verbrannt.

Was sagt sie nun dazu, Rousseaus ‚himmlische, unsterbliche Stimme des eigenen Gewissens’? Trauen wir uns da überhaupt noch von Moral zu reden, von Werten wie Solidarität und Menschlichkeit? Unweigerlich fällt einem hier ein Brecht-Zitat ein, das uns die Ärmsten der Armen, immerhin eine Milliarde Menschen, entgegen schleudern könnten: ‚Ihr Herrn, die ihr uns lehrt, wie man brav leben – Und Sünd und Missetat vermeiden kann – Zuerst müßt ihr uns was zu fressen geben – Dann könnt ihr reden: damit fängt es an. Ihr, die euren Wanst und unsre Bravheit liebt – Das eine wisset ein für allemal: – Wie ihr es immer dreht und wie ihr’s immer schiebt – Erst kommt das Fressen, dann kommt die Moral. – Erst muß es möglich sein auch armen Leuten – Vom großen Brotlaib sich ihr Teil zu schneiden.’

Anders als bei einem der „Sieben Letzten Sätze“ Jesu Christi: ‚Vater, vergib ihnen, denn sie wissen nicht was sie tun’, wissen wir sehr wohl, was wir tun. Wir leben in einer Halligalli-Gesellschaft, die unbequeme Wahrheiten verdrängt. Solange jedenfalls sogenannte Promis in „Dschungelcamps“ für weitaus mehr Gesprächsstoff sorgen, als die horrenden, besorgniserregenden Überschwemmungen in Australien, unweit des Drehortes, deutet alles darauf hin.

‚Solidarität ist die Zärtlichkeit der Völker’ sagte einst Ernesto Che Guevara. Aber sind wir noch zu wahrer Solidarität fähig? Oder tun wir das, was Reiche schon immer getan haben und werfen lediglich unsere Brotkrumen den Armen hin? Sind wir noch zu Solidarität mit zukünftigen Generationen fähig, haben wir sie noch, die „Zärtlichkeit“, die Fürsorge, die Eltern für ihre Kinder haben? Oder sind wir tatsächlich so abgestumpft und verfahren nach dem Prinzip ‚Was kümmert mich die Nachwelt – hat sich die Nachwelt je um mich gekümmert?’ wie es der Entertainer Groucho Marx bitterböse formuliert?

Das Prinzip Hoffnung oder „Was ist ein gutes Leben“?

Man liest immer öfter, unsere Gesellschaft stehe an einem Scheideweg.  Wir denken eher, dass wir gar nicht umhin können, ein Gegenmodell zur aktuellen zügellosen Konsumkultur zu entwickeln, ein Gegenmodell auch zu einem zügellosen Kapitalismus, der unsere Mitmenschen, unsere eigenen Lebensgrundlagen und diejenigen unserer Kinder rücksichtslos hypothekiert.

‚In dieser Gesellschaft brodelt es’ empfindet zu Recht der Soziologe Oskar Negt. Zum Glück wächst die Zahl derer, die wissen, dass es so nicht weiter gehen kann und die Zahl derer, die es einfach nicht mehr wollen oder nicht mehr ertragen und sich nach etwas Anderem, einer neuen Lebensqualität, sehnen.

Auch wenn vieles schief läuft und wir uns auf einem sehr gefährlichen Irrweg befinden, gibt es Grund zur Hoffnung. Es wäre falsch, in Pessimismus und Lethargie zu verfallen. Im Gegenteil. Wir sollten unsere Zukunft mutig und zuversichtlich angehen und konsequent eintreten für Veränderung, nicht für „immer mehr“, nein, im Gegenteil für „konsequent weniger, aber eben besser“. Schon der griechische Philosoph Epikur wusste: ‚Alles, was der Körper will, ist: Nicht frieren, nicht hungern, nicht dürsten. Alles, was die Seele will, ist: Nicht traurig sein, nicht Angst haben.’ Dieser Zustand führt zum Seelenfrieden und somit zur Glückseligkeit. Mit Luxus, Reichtum, Konsum und dergleichen hat das nichts zu tun.

Schließen möchten wir mit einer der Schlussthesen der bekannten Toblacher Gespräche, die in unseren Augen das Wesentliche so auf den Punkt bringt, dass dem nichts hinzuzufügen ist: ‚Am Ende dieses Jahrhunderts sind wir mit neuen Wahrheiten konfrontiert. Die Wahrheit über uns: Sparen. Die Wahrheit über die Natur: Uns begrenzen. Die Wahrheit über unser Verhältnis zur dritten Welt: Abgeben. Die Wahrheit über die zukünftigen Generationen: Teilen. Das zwingt uns, das rechte Maß der Dinge wiederzufinden. Wir müssen den Geschmack für langsamere Geschwindigkeiten, regionalisierte Märkte, lokales Handwerk, behutsame Güterausstattung gewinnen und ein neues Interesse auf die Kultivierung der Politik, der Freundschaft und des eigenen Selbst richten. Anzustreben ist eine Zivilisation, in der die Wiederentdeckung und Pflege der Schätze an religiöser, kultureller, ethischer und ästhetischer Überlieferung ebenso wichtig ist wie die Erhaltung der Wälder, der Tier- und Pflanzenarten, der Gewässer und Böden. Eine faszinierende Aufgabe steht vor uns: eine Gesellschaft aufzubauen, die mit „langsamer, weniger, besser, schöner“ neue Werte findet, die Spirale der permanenten Nichtsättigung bricht, die illusorischen Wachstumsträume aufgibt und sich verantwortungsvoll dem guten Leben verpflichtet.’

Diese Formulierung stammt aus dem Jahre 1997. Sie ist aktueller denn je und es lohnt sich, dafür einzutreten.

Dieser Artikel ist keine wissenschaftliche Arbeit. Es sind Gedankengänge, die seitens der Autoren in ihrem zivilgesellschaftlichen Engagement gewonnen wurden. Diese Überlegungen wurden inhaltlich gestärkt durch diverse Literatur und unserem Respekt vor engagierten Menschen wie Jean Ziegler, Thomas Pogge oder dem unvergessenen Hans Glauber, die uns mit ihren Überzeugungen sehr für unser Engagement in der Zivilgesellschaft motivieren.

Literaturhinweise:

Hans Glauber, Langsamer, Weniger, Besser, Schöner – Bausteine der Zukunft, München 2006.

Meinhard Miegel, Exit – Wohlstand ohne Wachstum, Berlin 2010.

Thomas Pogge, Gerechtigkeit in der Einen Welt, , hg. v. Julian Nida-Rümelin; Wolfgang Thierse u. a., Essen 2009.

Jeff Rubin, Warum die Welt immer kleiner wird – Öl und das Ende der Globalisierung, München 2010.

UNEP, Green Economy,

http://www.unep.org/greeneconomy, 11.02.2011

Worldwatch Institute (Hg.), Zur Lage der Welt 2004 – Die Welt des Konsums, München 2004.

Dass., Zur Lage der Welt 2010 – Einfach besser Leben – Nachhaltigkeit als neuer Lebensstil, München 2010.

World Wildlife Fund, Living Planet Report 2010, 2010,

http://assets.panda.org/downloads/living_planet_report_2008.pdf, 11.02.2011

Jean Ziegler, La Haine de l’Occident, Paris 2008.

Françoise Kuffer

Jahrgang 1960

Lehrbeauftragte im Echternacher Lyzeum

Ehrenabgeordnete

Aktiv in der Solidaresch Aktioun Echternach ONGD

Raymond Becker

Jahrgang 1953

Staatsangestellter

1995-2003 Vorstandsmitglied des Öko-Instituts Freiburg e.V.

Aktiv im Cercle de Réflexion et d’Initiative Vivi Hommel asbl