Les futurs possibles: le potentiel des approches alternatives et des nouveaux mouvements sociaux.

Raymond Becker – Cercle de Réflexion et d’Initiative Vivi Hommel asbl

Konferenzzyklus „Armes Luxemburg?“

5.1.2012

„Les futurs possibles: le potentiel des approches alternatives et des nouveaux mouvements sociaux“.

Je voudrais bien au début de mes réflexions citer Dom Hélder Câmara: «J’aime bien redire: quand on rêve seul, ce n’est encore qu’un rêve, quand on rêve à plusieurs, c’est déjà la réalité. L’utopie partagée est le ressort de l’histoire».

D’abord il faut préciser pourquoi il y a lieu de discuter d’approches alternatives.

Crise, partout on parle de crise: climat, déforestation, démocratie, insécurité alimentaire, réfugiés et droit d’asile, domaine sociale, énergie primaire, couche d’ozone, eau potable, désertification, océans, déchets, chômage, biodiversité, pollutions chimiques, agriculture-industriel, droits de l’homme et ainsi de suite.

Non, je n’oublie point la grande crise économique et financière qui nous guette depuis quelques années et qui est issue du même système que toutes les autres crises citées.

Le journaliste français Hervé Kempf fait deux constats:

  • La situation écologique de la planète s’empire à une allure inquiétante. Les efforts de millions de citoyens du monde conscients du drame mais trop peu nombreux ne parviennent pas à freiner cette évolution;

Premier constat de Kempf, on ne changera pas le monde en remplaçant simplement nos ampoules et en mangeant bio.

Afin de bien nous comprendre: Je suis tout à fait en faveur de ces actions individuelles. Mais l’idéal serait évidemment que toutes ces bonnes volontés individuelles se conjuguent en une force collective qui pèserait d’autant plus lourd.

  • Le système social qui régit actuellement la société humaine, le capitalisme néolibéral, est aveugle face aux changements qu’il est indispensable d’opérer, si l’on veut conserver sa dignité à l’existence humaine.

Ce deuxième constat de Kempf touche le fond du problème.

Soyons très clair, cette crise financière et économique découle d’une évolution malsaine du système capitaliste des 30 dernières années: augmentation énorme de la puissance du système bancaire et du système financier d’une part et augmentation considérable des inégalités partout dans le monde d’autre part.

Regardons les réalités: Notre démocratie est malade. Elle est influencée par les puissances financières, par le rôle important de l’argent. La voix du peuple n’est plus entendue. Voyons la Grèce ou l’Italie et demain …. Ce sont les agences de notations financières qui font basculer un gouvernement et qui pressent la politique de mettre en place des gouvernements d’experts prônant une politique néolibérale. Le peuple n’a plus rien à dire, le peuple doit payer les frais du désastre qui est la conséquence de la libéralisation financière et d’un scandaleux partage des richesses.

Le capitalisme dit «à visage humain» des années 60, donc cette économie du marché à caractère sociale, a déraillé avec la logique de la politique du néolibéralisme dans les années 80. Cette logique consiste à imposer la rationalité des marchés mondiaux et des capitaux, à l’économie mondiale et à chacune des sociétés, comme le décrit l’économiste Gustave Massiah.

Permettez-moi de reprendre une réflexion de l’hebdomadaire français «Marianne». Au début du XXIe siècle, on est très proches du tableau dressé dans la deuxième moitié du XIXe siècle par Karl Marx. On n’a jamais vu une telle concentration d’entreprises: une poignée de grands constructeurs automobiles, une poignée de pétroliers ou de géants dans la chimie, deux douzaine de grandes banques, trois agences de notation, quatre monstres du numériques etc. C’est une sorte de gouvernement qui régit les affaires du monde.

Ironie de la situation: Marx ne pouvait pas imaginer que notre système économique profite énormément du ralliement des communistes chinois, offrant tout, mais vraiment tout aux délocalisateurs à la recherche du superprofit.

Notre système a pu se maintenir en faisant croire qu’une économie saine a besoin d’une croissance continue de la production matérielle et de la consommation.

Mais à cause de ce système de croissance, basé principalement sur l’illusion d’une énergie abondante, peu chère et non génératrice de tensions politiques, l’activité humaine est devenue extrêmement destructrice de l’environnement.

Regardons le «Footprint écologique» du monde: Aujourd’hui, l’Humanité utilise l’équivalent de 1,4 planète chaque année. Cela signifie que la Terre a besoin d’un an et quatre mois pour régénérer ce que l’humanité utilise en une année.

Des scénarios modérés des Nations Unies suggèrent que si la consommation et les tendances actuelles d’évolution de la population continuent ainsi, nous aurons besoin de deux planètes pour subvenir à nos besoins en 2050.

Mais n’oublions pas: Si le monde entier vivait au même rythme de consommation que les pays industrialisés, nous aurions besoin dès aujourd’hui de 3 planètes.

Le «Earth Overshoot Day» indique le jour de l’année à partir duquel l’humanité commence à vivre au-dessus de ses moyens écologiques. Au-delà de cette date, nous entrons dans ce qu’il convient d’appeler un bilan déficitaire sur le plan écologique, c’est-à-dire que nous utilisons les ressources à un rythme supérieur à ce que la planète peut régénérer en une année.

L’humanité est entrée en dépassement écologique pour la première fois en 1987, plus précisément le 19 décembre. Avant cette date, la population mondiale consommait des ressources et émettait du CO2 à un rythme acceptable avec ce que la planète pouvait produire et absorber.

En 1995 cette journée tombait au 21 novembre, en 2006 le 9 octobre, en 2010 le 21 août et crise oblige en 2011 le 27 septembre.

En 2011 l’humanité a donc consommé jusqu’en septembre toutes les ressources naturelles que la terre peut produire en un an. 9 mois auront été suffisants pour que les habitants de la planète épuisent les ressources disponibles. A partir du 27 septembre nous étions dans un déficit écologique.

En marge des récentes négociations climatiques à Durban, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a publié le constat que les 13 années les plus chaudes qu’a connues la planète, sont toutes concentrées sur les quinze dernières années, donc entre 1997 et 2011. Michel Jarreau secrétaire générale de l’OMM précise: «Notre science est fiable et démontre sans ambiguïté que le climat mondial se réchauffe et que ce réchauffement est dû aux activités humaines.»

Evo Morales a parfaitement raison quand il constate amèrement: «Le monde souffre d’une fièvre provoquée par le changement climatique et la maladie est le modèle capitaliste de développement».

Après Stockholm et Cancun, le résultat de Durban est de nouveau très, mais vraiment très modeste. Une sorte de feuille de route englobant tous les pays a été formulée. L’Europe accepte de prolonger le protocole de Kyoto. D’ici à 2015, les autres grands émetteurs de gaz à effet de serre s’engagent à établir un nouvel accord qui entrera en vigueur en 2020 et ne sera pas juridiquement contraignant. Rien de spectaculaire donc. Au contraire des formulations diplomatiques qui me rappellent le fameux fromage suisse a trous l’Emmentaler.

Et comme comble: Quelques heures après la conférence, le gouvernement du Canada décide de sortir du protocole de Kyoto, afin de ne pas devoir payer des pénalités entre 7,6 et 13,8 milliards € pour non respect aux engagements pris. Ironie de l’histoire, le Canada était le premier pays qui a signé ce protocole, c’est malheureusement aussi le premier pays qui quitte «Kyoto».

Le Canada demeurera-t-il un cas isolé ou assisterons-nous au fameux «effet domino», qui pourrait, dans le pire des cas, sonner le glas du Protocole de Kyoto sans pour autant déboucher dans l’immédiat sur une fameuse «solution de rechange» décidée à Durban.

La société civile n’a plus besoin de gouvernements qui préfèrent protéger les pollueurs plutôt que les populations.

Les lobbys veulent semer le doute, nous faire croire que le climat c’est finalement un truc pour écolos hystériques ou rêveurs. Non, le climat est un dossier qui mérite toute notre attention si nous voulons sortir de la crise et garantir à nos enfants un avenir meilleur.

Que faire alors?

Personnellement je plaide pour 4 pistes:

Pour citer Stéphane Hessel, la première piste: Il faut s’indigner!

Il faut s’indigner et en finir avec l’économie de marché capitaliste, il faut opter pour une économie de marché sociale et écologiste. Aujourd’hui l’homme est au service de l’économie, demain il nous faut une économie au service de l’homme.

Il faut s’indigner et sortir de ce modèle individualiste, de cette culture qui prône le propre intérêt, qui prêche la compétition au détriment d’une population toujours croissante qui vit dans une misère indescriptible, qui propage la croissance à outrance au détriment de notre environnement naturel.

Il faut s’indigner et retrouver les valeurs du bien commun, de la solidarité, de la coopération, des biens publics.

Il faut s’indigner et réguler sévèrement la finance. Les politiques doivent reprendre le pouvoir sur les marchés financiers. On ne veut plus que des agences de notation américaines fassent la pluie et le beau temps sur les marchés financiers et les états. On ne veut plus des menaces que les banquiers et les agences de notation publient par simple communiqué et qui font à chaque fois trembler la classe politique. On ne veut plus de ceux qui veulent faire beaucoup d’argent en peu de temps au détriment d’autrui.

Il faut s’indigner parce qu’il est inadmissible qu’un milliard de personnes soient en permanence gravement sous-alimentés parce que d’autres profitent de la spéculation boursière sur les aliments de base (riz, maïs, blé). Depuis le crash financier de 2008, les fonds souverains, «les hedge funds» et les grandes banques se rabattent sur les bourses des matières agricoles et font flamber les prix. Un enfant de moins de 10 ans meurt de faim toute les 5 secondes. Durant mon exposé de disons vingt minutes se sont 240 enfants. C’est scandaleux.

Citons Jean-Jacques Rousseau: «Entre le faible et le fort, c’est la liberté qui opprime et la loi qui libère». Où est la politique pour faire des lois contraignantes pour empêcher ces montres de commettre ce crime contre l’humanité?

On a vu «los indignados» remplir la place de la Puerta del Sol à Madrid en mai dernier pour protester contre les retombées de la crise économique et le chômage; depuis le 17 septembre, des manifestations ont eu lieu à New York, puis dans d’autres villes aux États-Unis, au Canada et en Europe, dans un mouvement baptisé «Occupy».

Très actif sur les réseaux sociaux, le mouvement s’inspire du printemps arabe, en particulier des révolutions tunisienne et égyptienne. Les demandes des manifestants ne sont pas toujours claires; dans certains cas, elles semblent carrément incohérentes ou absurdes. Mais le mouvement reflète la frustration croissante des populations face à des systèmes économiques qui reposent sur la croissance constante et l’exploitation exponentielle de ressources limitées, des systèmes qui concentrent la richesse dans les mains d’un petit nombre d’individus alors que tant de gens sont dans la misère. Un des slogans du mouvement «Occupy» reflète parfaitement ce sentiment: «Ce que nous avons tous en commun, c’est que nous sommes les 99% qui ne tolèrent plus l’avidité et la corruption du 1% des restants.»

Ce lien commun est un début. Un début pour prendre conscience, pour discuter, pour agir.

Vous me dites oui mais, c’est impossible, les fameux marchés ne le permettrons jamais. Mais regardons ces descendants des Vikings ce peuple de 320.000 habitants, regardons l’Islande de plus près. Ce pays, ce peuple au bord du gouffre financier en 2008, vit un sursaut démocratique sans pareille. Sans vouloir entrer dans les détails, ce peuple a osé par Thor et Odin, de lâcher les banques privées pour sortir de la crise. Ce peuple a montré qu’il est possible d’échapper aux lois du capitalisme et de prendre son destin en main.

Pourquoi croyez-vous qu’on nous parle si peu de l’Islande, pourquoi croyez-vous que le «mainstream» des médias ne s’intéresse guère à ce qui se passe dans ce pays et préfère nous noyer d’informations des «Sachs et Lehman-Boys» qui sont en train de «sauver» notre «vie économique» au sein de la Banque centrale européenne, en Italie, Grèce, Espagne et demain je ne sais où?

Souvenons-nous de la faillite pure et simple de l’Argentine il y a dix ans. En rompant avec le Fonds Monétaire International et la politique néolibérale, en refusant de rembourser ses dettes, le pays a retrouvé une certaine prospérité. Le credo: La redistribution des biens.

Relisons ce formidable éditorial du Monde diplomatique en décembre 1997 intitulé «Désarmer les marchés». Ignacio Ramonet constate que la Mondialisation financière s’est créé son propre État, avec ses appareils, ses réseaux d’influence et ses moyens d’actions, mais que c’est un État complètement dégagé de toute société. La Mondialisation financière désorganise les économies nationales, méprise les principes démocratiques, presse les États à s’endetter, exige des entreprises qu’elles lui reversent des dividendes de plus en plus élevées et fait régner partout l’insécurité.

Ramonet veut rétablir un contrôle démocratique des marchés financiers et des leurs institutions. Il propose entre autre d’établir une taxe sur toutes les transactions financière, la taxe Tobin et, pour y contribuer, il suggère de mettre en place une organisation non gouvernementale, l’«Association pour la Taxation des Transactions financières pour l’Aide aux Citoyens (ATTAC)».

Et Ramonet conclut dans son éditorial plus actuel que jamais: «En liaison avec les syndicats et les associations à finalité culturelle, sociale ou écologique, elle pourrait agir comme un formidable groupe de pression civique auprès des gouvernements pour les pousser à réclamer, enfin, la mise en œuvre effective de cet impôt mondial de solidarité.»

Si nous ne voulons pas que notre société devienne de plus en plus pauvre au niveau du social ou au niveau de la solidarité, la société civile doit s’engager dans ce mouvement prôné par Ramonet.

C’est la deuxième piste: Il faut prendre conscience et s’engager!

J’ai dit qu’il fallait d’urgence s’occuper du dossier climat et de la crise financière. Il faut aussi et surtout lier les problèmes de la pauvreté, du chômage, de la sécurité énergétique aux politiques climatiques. Beaucoup d’acteurs économiques et sociaux se laissent mobiliser autour de cet enjeu capital.

Prenons par exemple ces entreprises citoyennes qui s’engagent au sein du Pacte Mondial des Nations Unies. Avec la signature de ce Pacte elles s’engagent à respecter des principes universellement reconnus touchant les droits de l’homme, les normes de travail, l’environnement et la lutte contre la corruption.

La prochaine Conférence de l’ONU sur le développement durable, organisée en juin 2012 à Rio de Janeiro, au Brésil, représentera pour la communauté internationale «une opportunité historique», permettant de définir «des voies plus sûres» pour s’acheminer «vers un monde plus propre, plus écologique et plus prospère pour tous». Tels sont les propos des représentants des Nations Unies.

Et de poursuivre: «Rio 2012 sera l’un des événements les plus importants de la décennie à venir. C’est une réponse au difficile réveil intervenu en 2008. D’abord les crises alimentaire et énergétique, puis la crise financière, avant la récession mondiale prolongée et la montée des tensions sociales».

Pour préparer cette conférence, les Nations Unies ont publié un rapport intitulé «Vers une économie verte: Pour un développement durable et une éradication de la pauvreté». Ce rapport résulte d’enquêtes mondiales par des centaines d’experts. Il prône la transition vers un avenir vert, sobre en carbone, économe en ressources et socialement inclusif. Pour atteindre cet objectif, le rapport retient qu’il faut entre autre injecter annuellement pendant 40 ans, 2% du PIB mondial dans dix grands secteurs pour commencer à se départir de l’actuelle économie polluante et inefficace, au profit d’une nouvelle économie verte. Ces dix secteurs clés sont l’agriculture, la pêche, le bâtiment, la foresterie, le tourisme, l’eau, la gestion des déchets, l’industrie manufacturière, le transport et l’énergie.

Pour les experts des Nations Unies, cette transition autoriserait une croissance de l’économie mondiale à un rythme identique, si ce n’est supérieur aux prévisions établies sur la base des modèles économiques actuels. Mais ceci sans générer les risques, chocs, pénuries et crises traditionnellement inhérents à notre économie actuelle dite brune, avide de ressources et de carbone.

Rien qu’un plan idyllique sur le papier? Il y a déjà des lobbies qui parlent de fantasmes, qui veulent nous faire croire qu’il est impossible de réaliser une telle transformation etc.

Mais regardons un peu des économistes comme Stiglitz, Krugman ou Aglietta. Ils ont montré la voie de réformes possibles, sans remettre en cause la base de l’économie du marché.

Notre fétiche, le Produit Intérieur Brut, est de plus en plus contesté. Il nous faut une autre approche face à la richesse, au bien-être, il faut valoriser l’écologie. Un PIB vert serait une voie envisageable. Il s’agit de corriger notre PIB classique en fonction des coûts environnementaux qui sont consommation de ressources naturelles et pollution. Il nous faut taxer moins dont on a le plus besoin et taxer plus ce dont on veut le moins. Il nous faut des impôts écologiques.

Autre idée intéressante qui nous vient du Québec, le Produit Intérieur Doux. Il s’agit d’une approche qui tient compte de l’importance d’activités non marchandes, notamment domestiques et bénévoles.

C’est ma troisième piste: Il y a des alternatives plus que valables, il faut les propager!

Il faut s’engager dans l’économie solidaire, dans ce secteur qui est différent de l’entreprise privée et du service public. Cette économie solidaire regroupe en gros l’immense réseau des services de proximité, comme les services collectifs ou les services à la personne et à ne pas oublier la protection de l’environnement dont l’utilité sociale est évidente.

Il nous faut populariser l’idée de la «Régie de quartier». Une telle initiative regroupe collectivités locales, logeurs sociaux et habitants d’un quartier. Ensemble, ils interviennent dans la gestion de leur quartier, de cet espace géographique et social sur lequel ils agissent.

La mission technique d’un tel groupement est simple : embellir le quartier et veiller sur son développement. Sa mission sociale est beaucoup plus vaste et plus importante à mes yeux. Il s’agit d’améliorer les relations humaines, de favoriser l’insertion sociale et professionnelle d’habitants en difficulté, de créer de nouveaux services, etc. Il s’agit surtout de construire une citoyenneté active en suscitant l’implication et la responsabilisation des habitants.

Si je dis économie solidaire, je pense aussi aux mouvements mutualistes et coopératifs qu’il faut soutenir et revitaliser. La mise en commun des moyens pour le bien commun et non en vue du profit individuel est une démarche à suivre, résolument! Il faut profiter de cette année 2012 qui a été proclamée année internationale des coopératives par l’ONU.

Il faut populariser les débats et les projets du vaste mouvement du Forum social mondial (première réunion en 2001 à Porto Alegre) qui se présente comme alternative sociale au Forum économique mondial de Davos.

Vous me dites oui Porto Alegre, mais….

Il n’y a pas de mais …. Aubagne petite ville entre Marseille et Aix-en-Provence, cité de Pagnol, avec ses 47.000 habitants, a organisé en octobre dernier un remarquable cycle de conférences intitulé «2011, Aubagne à l’heure du monde». Le maire d’Aubange Daniel Fontaine croit comme il le dit « à la supériorité de la réponse pensée collectivement » et veut instaurer des pratiques concrètes d’émancipation et de participation démocratique.

C’est ma quatrième piste: Il nous faut des citoyens, des militants responsables, avertis et engagés!

Les mouvements sociaux, écologiques, tiers-mondistes, indignés, occupy, solidaires etc. ont un rôle extrêmement important à jouer dans l’évolution future de notre société:

1. Parler vrai, afin que les citoyens réalisent ce qui se passe et ce qui va mal dans notre société et qu’ils s’indignent en connaissance de cause.

2. Offrir aux citoyens des possibilités concrètes de s’engager quotidiennement au niveau communal et régional en se servant entre autre des médias sociaux d’une manière intelligente.

3. Créer des plates-formes communes autour des «Millennium Development Goals» et des idées du processus de «Rio» afin de proposer des activités alternatives.

4. Prendre toujours conscience qu’un citoyen engagé a besoin de mouvements sociaux dynamiques.

Je dois ces réflexions aux inspirations de Hervé Kempf, Jean Ziegler, Susan George, Gustave Massiah, Stéphane Hessel et Edgar Morin, aux discussions avec mon épouse Françoise Kuffer.